Les forces du régime syrien progressent mercredi en direction de la ville clé de Khan Cheikhoun, dans la région d’Idleb (nord-est) dominée par les jihadistes, après des mois de bombardements meurtriers, a indiqué une ONG.
La majeure partie de la province d’Idleb ainsi que des segments des provinces voisines d’Alep, de Hama et de Lattaquié échappent toujours au contrôle du président syrien Bachar al-Assad, huit ans après le début du conflit.
Cette région, dominée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) et qui abrite quelques groupes rebelles, est la cible depuis plus de trois mois de bombardements quasi-quotidiens du régime et de son allié russe.
“Les forces du régime se trouvent désormais à quatre kilomètres à l’ouest de Khan Cheikhoun après avoir conquis cinq villages” environnants, a indiqué le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). “Seuls des champs agricoles les séparent de la ville”, a-t-il ajouté.
Khan Cheikhoun se trouve sur l’autoroute principale qui traverse Idleb et relie Damas, contrôlée par le gouvernement, à Alep, dans le nord du pays, reprise aux rebelles fin 2016.
À l’est, les combattants pro-Assad se trouvent à six kilomètres et tentent de prendre le contrôle d’une colline située à proximité de la ville, a précisé le directeur de cette ONG qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.
Des correspondants de l’AFP sur place ont fait état d’importants déplacements d’habitants dans les zones de combats et leurs environs.
Mercredi, 14 membres des forces prorégime et 27 jihadistes et rebelles sont morts dans les affrontements, selon l’OSDH.
D’après l’agence syrienne officielle Sana, “des unités de l’armée poursuivent leurs opérations contre les terroristes (…) dans le nord de Hama et le sud d’Idleb et ont tué de nombreux” rebelles et jihadistes.
La région d’Idleb a fait l’objet d’un accord sur une “zone démilitarisée” conclu en septembre 2018 par Ankara et Moscou mais n’ayant été que partiellement appliqué.
Depuis fin avril, environ 820 civils ont péri dans les bombardements, selon l’OSDH. Plus de 400.000 personnes ont été déplacées dans cette région qui abrite trois millions de personnes, d’après l’ONU.
Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et déplacé des millions de personnes.
AFP