Accueil Politique Charte de la Transition au Mali: Le fondement d’un Mali nouveau

Charte de la Transition au Mali: Le fondement d’un Mali nouveau

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Le processus du retour à l’ordre constitutionnel normal est désormais sur les rails. Réunies en conclave, les forces vives de la nation ont convenu des modalités pratiques de cette phase cruciale ouvrant la voie aux prochaines élections

Les journées de concertation nationale ont tenu toutes leurs promesses. Les Maliens ont réussi, en dépit des tensions, à échanger et à se mettre d’accord sur le document constituant le bréviaire du pouvoir intérimaire qui conduira le pays à des élections générales. Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a réussi son pari. C’est, en tout cas, la conviction de nombreux compatriotes au sortir de ces trois jours d’assises nationales dont la cérémonie de clôture a été présidée, samedi dernier au CICB, par le premier responsable du CNSP, le colonel Assimi Goïta.

Fruit de réflexions approfondies, de débats et d’échanges par moments animés, la charte de la transition adoptée à l’issue de la rencontre balise les contours de cette nouvelle ère qui s’ouvre dans notre pays. Les six axes retenus dans la feuille de route, comme le rétablissement et le renforcement de la défense et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ainsi que la promotion de la bonne gouvernance, couvrent bien le champ des priorités nationales.  

LA RÉACTION DU M5- La standing ovation qui a accueilli la restitution des conclusions de la concertation indique clairement l’adhésion de la majorité des délégués.
Toutefois, disons-le, le document présenté n’a pas bénéficié du confort de l’unanimité. «Nous ne sommes pas d’accord. Ce n’est pas ce qui a été convenu. Ce n’est pas clair, il y a anguille sous roche… », fulminaient de nombreux jeunes du M5-RFP. Ceux qui revendiquent, avec fierté, l’étiquette de « fer de lance de la révolution» ayant conduit aux événements du 18 août dernier, marquaient ainsi leur désapprobation suite à la possibilité donnée au CNSP de mettre en place un collège de désignation, lequel choisira le président et le vice-président de la transition.

Peu avant, le même sentiment de mécontentement avait été exprimé par une militante du mouvement de contestation. «Nous parlerons, personne ne pourra nous en empêcher. Ce n’est pas de la démocratie», lançait celle qui recevra le soutien de ses «camarades». Au milieu d’un remue-ménage, elle protestait ainsi contre la méthodologie de travail proposée lors de la plénière.
En lieu et place des débats, le maître de cérémonie a suggéré aux participants de faire parvenir par écrit aux organisateurs d’éventuelles propositions, observations afin qu’elles soient intégrées dans la mouture finale du document.

La cérémonie de clôture a été présidée par le colonel Assimi Goïta

Ce n’était pas du goût de certains militants du M5-RFP. Ceux-ci n’ont pas tardé à protester contre le fait que leur «mérites et efforts » soient dilués dans la volonté d’associer tous les fils du pays à la gestion du processus de transition. L’incessante réclamation de ce statut de «privilégiés» finira par exaspérer de nombreux délégués qui ne mésestiment pas du reste le rôle historique joué par cette organisation dans le changement. « Nous sommes tous des Maliens. On doit maintenant sortir des polémiques vaines et mouvements d’humeur pour avancer ensemble », rétorquera un participant, d’un ton sec.

LE SOMMET D’ACCRA- La situation au Mali ne préoccupe pas que les Maliens. Depuis les événements du 18 août, l’attitude des nouvelles autorités du pays est scrutée par la communauté internationale, à commencer par les pays voisins.
Les chefs d’État de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont, à l’issue de leur sommet tenu la semaine dernière à Niamey, demandé aux militaires de désigner au plus tard ce mardi un président et un Premier ministre civils pour diriger la transition. Ils ont aussi maintenu la durée de la transition à 12 mois.

Comment réagira l’organisation intergouvernementale aux travaux de la concertation nationale sur la transition ? L’avenir immédiat apportera certainement une réponse à cette interrogation. En effet, une délégation du CNSP devra en principe prendre part ce mardi à Accra (Ghana) à un mini-sommet sur la situation au Mali.

L’INTÉRÊT EXCLUSIF DU PEUPLE- Intégrant sans doute les enjeux nationaux et internationaux dans sa grille de lecture, le président du CNSP a, en clôturant les travaux de la concertation, admis que ce qui «nous attend à présent est tout aussi ardu, c’est-à-dire mettre en œuvre les résolutions issues de ces assises ». À ce propos, le colonel Assimi Goïta a pris l’engagement de ne ménager aucun effort dans la mise en œuvre de l’ensemble de ces résolutions dans l’intérêt exclusif du peuple malien.

Pour y parvenir, il a demandé la compréhension, l’appui et l’accompagnement de la communauté internationale dans la mise en œuvre diligente, correcte de la charte et de la feuille de route de la transition. Les résultats auxquels les Maliens sont parvenus autorisent le président du Comité à espérer l’avènement d’un « Mali nouveau, démocratique, laïc, prospère, fondé sur le travail, la justice sociale et l’égalité ».

Nul doute que les Maliens, à l’unisson, sont d’avis avec le maire de la Commune III de Bamako qui était revenue auparavant sur les nombreuses vertus du dialogue afin de juguler les crises. Selon Mme Djiré Mariam Diallo, ce dialogue qui vient de s’achever permettra de poser les jalons d’un Mali nouveau et en paix.

Massa SIDIBÉ

SourceEssor

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