Tensions russo-occidentales : après un mois de silence, Vladimir Poutine a continué de souffler le chaud et le froid, mais surtout il a laissé la porte ouverte à la diplomatie.Avec notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri
Zéro pointé pour les États-Unis dans leur réponse aux demandes de garantie de la Russie et leur comportement.
Le courrier de Washington est encore en train d’être étudié à Moscou, mais l’opinion de Vladimir Poutine est déjà faite. En substance : les Américains ignorent nos préoccupations, utilisent l’Ukraine comme un outil, pour nous entraîner dans un conflit armé.Nous n’avons pas vu de prise en compte adéquate de nos trois demandes clés : la fin de la politique d’élargissement de l’Otan, l’engagement de ne pas déployer d’armes offensives à proximité des frontières russes et le retrait des positions militaires de l’Alliance sur les frontières de 1997, c’est-à-dire avant que l’organisation n’accueille d’ex-membres du bloc soviétiqueLa conclusion n’est pas définitive, mais Vladimir Poutine laisse toute sa place au dialogue : pas d’ultimatum, au contraire un processus diplomatique qui continue.
Le président russe a assuré « espérer une solution », « même si ça n’est pas facile ». Et il a évoqué une venue prochaine d’Emmanuel Macron en Russie et il doit également ce mercredi s’entretenir au téléphone avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui était à Varsovie mardi.Discussions Blinken-Lavrov: la communication n’avance pas vraiment, mais au moins n’est-elle n’est pas coupée
Les chefs des diplomaties américaines et russes se sont parlés à nouveau ce mardi, pour la première fois depuis la réponse écrite américaine et la fin de non-recevoir aux demandes de de garanties de la Russie sur sa sécurité. Anthony Blinken continue d’exhorter Moscou à laRussie de choisir la voie diplomatique. Le discours américain est donc toujours le même et le résultat est aussi toujours le même, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.
Selon un haut responsable américain, Sergueï Lavrov ne fournit « aucune indication » d’une volonté de désescalade imminente de la part de Moscou. Toujours selon le même responsable, la prochaine étape, ce sera la remise par la Russie aux Etats-Unis, à une date indéterminée, d’une « réponse formelle » validée par le président Vladimir Poutine au courrier adressé la semaine dernière parWashington à Moscou et dans lequel les Etats-Unis proposaient de négocier notamment sur le contrôle des armements.
C’est ce qui fait dire au ministre russe des Affaires étrangères que son homologue reconnait qu’il y a des raisons de discuter des inquiétudes de la Russie pour sa sécurité. La communication n’avance donc pas vraiment, mais au moins n’est-elle n’est pas coupée.
RFI
