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Délinquance financière : Fuyard égal coupable

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Au lendemain de la prise de pouvoir, les autorités de la Transition ont lancé une pêche aux délinquants financiers. Elles ont ratissé certains gros poissons qui demeurent, aux yeux de la loi, présumés innocents jusqu’à ce qu’un juge impartial et indépendant en décide autrement. Ayant eu vent de la campagne de ratissage, qualifiée de chasse aux sorcières par la classe politique, certains ont pris la poudre d’escampette.

 

 

Cela suscite un certain nombre de questionnements. Ont-ils fuit par manque de confiance en ce système judiciaire qu’ils ont eux-mêmes fomenté et qui leur a permis de sévir en toute impunité ? Ou sont-ils conscients de leur culpabilité ?

 

Ces questionnements multiples nous conduit à écarter la peur d’une injustice susceptible d’être commise par les autorités actuelles dont la légalité est certes discutable mais qui demeurent pas moins dépositaires des prérogatives de puissance publique. Et par ailleurs, lorsque certains furent arrêtés pour tentative de déstabilisation de l’État (Le cas Rasbath, Boubou Cissé et consorts), la justice s’est prononcée. Leur libération prouve à suffisance que le système judiciaire, quoiqu’on en dise, n’est pas totalement corrompu. Il y a beaucoup de vers dans le fruit mais il est toujours comestible.

 

En fuyant, l’élite politique, qui aurait dû donner l’exemple en se soumettant au système qu’elle n’a jamais combattu ouvertement, fait un aveu de culpabilité. C’est évident que si jusqu’à ce jour, la justice lui paraissait équitable et consciencieuse, chercher à s’y soustraire prouverait soit sa culpabilité soit sa complaisance à l’égard d’un système dont vous n’ignorez guère les failles.

 

En outre, en fuyant, elle compromet son avenir politique. Nombreux sont les maliens qui ne comprennent pas que chez nous, ceux qui sont accusés de délinquance financière au sommet de l’État ne se comportent pas comme le feraient leurs homologues dans d’autres pays. Quand Sarkozy a été mis en examen, il n’a pas fui. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

 

Enfin, en matière de droit, la fuite fait tomber le bénéfice de la présomption d’innocence. Nous ne pouvons donc qu’exhorter les intéressés à faire confiance au système judiciaire qu’ils ont eux-mêmes entretenu. Ce serait faire preuve de courage et de respect à l’égard des électeurs.

 

Dr DOUGOUNE Moussa

 

Professeur d’enseignement Supérieur

 

Consultant

 

Source: Le Pélican

 

 

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